Demande de Nationalité Luxembourgeoise pour les Français au Grand-Duché de Luxembourg, comment ça marche ?

Par Thibault PASQUIER

Devenir Luxembourgeois quand on est Français résident au Grand-Duché de Luxembourg

Un membre de la Communauté des Français du Luxembourg a fait la démarche pour vous ! Il nous raconte son parcours et ses options. Il témoigne.

Parmi les Français installés à l’étranger, nombreux sont ceux qui ne vont jamais jusqu’à envisager l’acquisition de la nationalité du pays d’accueil. Par confort, par méconnaissance, parce qu’ils n’en ressentent pas le besoin ou tout simplement parce que le pays ne le permet pas. Et pourtant, obtenir cette nationalité, pour certains, c’est franchir un cap symbolique. C’est une forme d’aboutissement dans un processus d’intégration – et d’attachement – à une terre qui est devenue, avec le temps, bien plus qu’un lieu de passage.

Il y a quelques années, alors que je vivais encore en Belgique, j’étais souvent frappé de constater que les candidats à la nationalité belge venaient surtout de pays non-européens. Et les Français, eux ? Moins enclins à faire cette démarche. Après tout, notre nationalité européenne nous offre déjà une grande liberté de circulation et d’installation dans l’espace Schengen. Pourquoi en vouloir une autre ?

Et pourtant, après 12 années passées en Belgique, le besoin de marquer mon attachement au pays qui m’avait accueilli a fini par émerger. En 2021, je suis devenu citoyen belge. Pas pour obtenir de nouveaux droits, mais pour affirmer mon appartenance. Pour dire, dans un sens, merci.

Quand je suis arrivé au Luxembourg en 2022, cette réflexion est revenue très rapidement. Plus tôt encore. En moins d’un an, j’ai su que je voulais m’intégrer pleinement – jusqu’à obtenir, à terme, la nationalité luxembourgeoise.

Acquérir la nationalité luxembourgeoise : les différentes voies

Demande de Nationalité Luxembourgeoise pour les Français au Grand-Duché de Luxembourg — Acquérir la nationalité luxembourgeoise : les différentes voies

Il existe plusieurs chemins pour devenir Luxembourgeois, et la démarche est ouverte aux citoyens du monde entier.

Par option : dix cas bien définis
L’acquisition de la nationalité luxembourgeoise par option concerne des situations précises. Il en existe dix au total. En voici quelques exemples (liste non exhaustive) :

Vous avez un parent ou grand-parent luxembourgeois, mais vous n’avez pas hérité de cette nationalité.
Vous êtes parent d’un enfant mineur qui a la nationalité luxembourgeoise.
Vous êtes marié(e) à un(e) Luxembourgeois(e).
Vous êtes né au Luxembourg.
Vous êtes soldat volontaire ayant effectué au moins un an de service.

Chaque situation a ses propres exigences. Certaines demandent une résidence minimale, une connaissance de la langue luxembourgeoise (niveau A2), et la réussite au cours (ou examen) « Vivre ensemble au Grand-Duché de Luxembourg »

Par naturalisation : la voie la plus classique. C’est la voie que choisissent de nombreux Français installés au Grand-Duché. Pour cela, il faut :

être majeur ;
résider depuis au moins 5 ans au Luxembourg (la dernière année sans interruption) ;
maîtriser le luxembourgeois à l’oral (niveau A2 en expression, B1 en compréhension) ;
avoir suivi le cours (ou passé l’examen) « Vivre ensemble au Grand-Duché de Luxembourg ».

Et bien sûr, répondre à la condition d’honorabilité : pas de condamnation grave, ni de fraude dans la procédure.

Apprendre le luxembourgeois : un parcours en soi

Apprendre le Luxembourgeoise pour les Français au Grand-Duché de Luxembourg — Apprendre le luxembourgeois : un parcours en soi

Autant être clair : l’exigence linguistique n’est pas insurmontable, mais elle demande de l’investissement.

Dès mon installation au Luxembourg, j’ai fait un choix que je n’avais pas fait en Belgique : apprendre la langue locale sans tarder.

J’ai démarré au niveau A1.1, et j’ai progressé pas à pas, jusqu’à atteindre aujourd’hui le niveau A2.2.

En septembre, je reprends des cours à l’INLL (Institut National des Langues – Luxembourg) pour consolider mes acquis.

Mon objectif ? Être prêt pour l’examen de langue d’ici 2026 ou 2027.

Chacun avance à son rythme. L’important est de s’y mettre, et de s’y tenir. La régularité vaut souvent mieux que l’intensité.

Le cours Vivre ensemble au Grand-Duché de Luxembourg

Ce cours de 24 heures, obligatoire pour la naturalisation, couvre trois axes :

l’histoire du Luxembourg,
les institutions (nationales, européennes, internationales),
les droits fondamentaux.

Il est possible de suivre ces modules en présentiel, ou bien de passer directement l’examen sous forme de QCM (40 questions, 28 bonnes réponses minimum).

C’est cette deuxième option que j’ai choisie. Moins contraignant dans mon agenda, plus souple.

Mais attention : l’examen est exigeant. Certaines questions sont très précises, et il faut s’y préparer sérieusement.

J’ai étudié avec rigueur, et je suis content d’avoir réussi du premier coup. Cela dit, en cas d’échec, il est toujours possible de le repasser.

Pourquoi faire cette démarche administrative ?

Obtenir une nouvelle nationalité ne signifie pas renier la sienne. C’est simplement reconnaître que l’on appartient aussi à un autre pays. Celui dans lequel on vit, travaille, élève ses enfants, tisse des liens.

Luxembourg n’est pas qu’un lieu de résidence. C’est un pays que j’ai choisi. Et dans quelques années, j’espère bien pouvoir dire qu’il m’a aussi choisi.