đŸ‡«đŸ‡· Â« Un Français, un portrait » đŸ‡±đŸ‡ș  Jean-Paul FĂ©lix, : Â« Au Luxembourg par hasard
 et 33 ans plus tard, toujours lĂ  Â»

Jean-Paul Félix
Jean-Paul Félix

Jean-Paul est arrivĂ© au Luxembourg un peu par accident
 et y est restĂ© plus de trois dĂ©cennies et c’est pas fini. Curieux de nature, collectionneur invĂ©tĂ©rĂ© et passionnĂ© par l’histoire et le networking, il partage avec nous son parcours, ses convictions, et sa vision du Grand-DuchĂ©.

📌 Portrait express de Jean-Paul FÉLIX

PrĂ©nom / Nom : Jean-Paul FÉLIX

Année de naissance : 1965

Origines : Sarreguemines (Moselle -57)

Profession : Expert-comptable & PrĂ©sident de BUSINESS ALLIANCE

Pays vĂ©cus : 17 pays, ses prĂ©fĂ©rĂ©s : l’Italie, la Tunisie, la Pologne, Prague et la RĂ©publique tchĂšque 
. Un peu plus exotique, l’Equateur !

Passions : philatĂ©lie, numismatique de la ville de Metz, presse-papiers en cristal de Saint-Louis, bande-dessinĂ©es, â€Šet le volley-ball

Musique : Beethoven, les annĂ©es 90 (Indochine, Status Quo, Queen
)

Phrase marquante : « Les personnes passent avant le matériel. »

🔗 Contact : via son profil LinkedIn – https://www.linkedin.com/in/jeanpaul-felix/

 

📍 Origines et parcours international

NĂ© en 1965, Jean-Paul a grandi en Moselle est, puis s’est dĂ©couvert une affection particuliĂšre pour la Bourgogne et l’Alsace. 

Scientifique de formation, il a nĂ©anmoins considĂ©rĂ© ses Ă©tudes comme un rĂ©servoir de temps pour ses activitĂ©s et a pratiquĂ© simultanĂ©ment en nationale les Ă©checs et le volley. 

Ses Ă©tudes terminĂ©es, il dĂ©cide de faire carriĂšre au Luxembourg, ce qui l’a conduit au final Ă  travailler dans 17 pays, avec des missions variĂ©es allant de l’audit au conseil. 

AprĂšs des dĂ©buts Ă  l’audit de fonds et de banques chez Coopers & Lybrand (devenu PwC – PricewaterhouseCoopers en 1997), puis au dĂ©partement conseil chez Deloitte, il fonde en 2000 son propre cabinet de conseil, pour enfin s’inscrire Ă  l’Ordre des Experts-Comptables en 2008, toujours avec une approche rĂ©solument orientĂ©e rĂ©seau et stratĂ©gie business. En parallĂšle, il occupe des postes de vacataire Ă  la FacultĂ© de droit Ă  Metz oĂč il prĂ©pare les Ă©tudiants Ă  la recherche doctorale, puis Ă  la FacultĂ© de gestion de Nancy oĂč il assure un cours de techniques bancaires en Master.  

Entrepreneur dans l’ñme, il a dĂ©jĂ  lancĂ© 4 sociĂ©tĂ©s, en a rachetĂ© une cinquiĂšme puis a créé en 2021 au niveau europĂ©en un rĂ©seau professionnel d’experts-comptables et d’avocats d’affaires, GENTIA ALLIANCE. Son dernier bĂ©bĂ© ? Un club d’affaires luxembourgeois lancĂ© en septembre 2024, BUSINESS ALLIANCE.   

🚀 De l’audit Ă  BUSINESS ALLIANCE

Constatant la difficultĂ© pour un entrepreneur Ă©tranger de s’installer Ă  l’étranger, Jean-Paul dĂ©veloppe un concept hybride :

Un club d’affaires local constituĂ© majoritairement de professionnels du droit ou du chiffre (avocat fiscaliste, avocat droit des affaires, notaire, banquier, courtier en assurances, expert-comptable, chasseur de tĂȘtes, etc.) capable de constituer une sociĂ©tĂ© opĂ©rationnelle en moins de 6 semaines et fonctionnant d’abord comme un club d’affaires classique (les commissions d’apporteur d’affaires en moins). A l’international, un rĂ©seau d’avocats fiscalistes Ă©trangers recherchant des relais locaux pour accompagner la crĂ©ation d’une entitĂ© puis sa croissance, pour leurs clients.

Aujourd’hui, BUSINESS ALLIANCE (Luxembourg) regroupe une vingtaine de membres soigneusement sĂ©lectionnĂ©s sur recommandations.

Le modĂšle sera dupliquĂ© Ă  l’automne en Belgique, puis en Suisse et en France.

« Le Luxembourg n’est pas la solution Ă  tous les problĂšmes. Il faut avoir l’honnĂȘtetĂ© intellectuelle de dire Ă  un quidam que le soleil brille plus ailleurs. D’ailleurs s’il y avait des palmiers et du sable fin au Luxembourg, nous le saurions. Dupliquer le modĂšle BUSINESS ALLIANCE Ă  l’étranger, c’est disposer localement de relais pour fournir in fine un vrai service. »

Passions : philatĂ©lie, numismatique de la ville de Metz, presse-papiers en cristal de Saint-Louis, bande-dessinĂ©es, etc.

Jean-Paul n’est pas seulement un chef d’entreprise : collectionneur de vignettes colorĂ©es depuis l’ñge de 5 ans, il se qualifie de philatĂ©liste Ă  l’adolescence. Questionnant la nature mĂȘme du service postal (un timbre n’est jamais que la formalisation du service rendu, annulĂ© par une oblitĂ©ration) il remonte l’histoire postale jusqu’au XVIIᔉ siĂšcle, se passionnant alors pour les marques postales (la marcophilie), pour s’intĂ©resser enfin aux contextes Ă©conomiques prĂ©valents, ce qui le conduit inexorablement Ă  s’intĂ©resser aux monnaies. Numismate, il collectionne alors les monnaies de la ville de Metz et des mĂ©diomatrices, la tribu celte locale. 

Les presse-papiers ? Une histoire trĂšs banale. Un oncle ancien mĂ©decin du travail aux Cristalleries de Saint-Louis, un presse-papier trainant sur un meuble chez un cousin
 et la collection est lancĂ©e. 

« Une collection, ce n’est pas juste possĂ©der des objets. C’est principalement apprendre auprĂšs d’autres collectionneurs, trouver de la documentation, explorer des archives, visiter de nombreux musĂ©es, bref c’est le plaisir d’apprendre et de comprendre. Â»    

Collectionneur de BD, il possĂšde prĂšs de 2000 albums, apprĂ©ciant particuliĂšrement l’humour cachĂ© et les clins d’Ɠil graphiques. Sa sĂ©rie prĂ©fĂ©rĂ©e ? Â« Trolls de Troy »

 

đŸŽŒ GoĂ»ts et culture

CĂŽtĂ© culture, Jean-Paul est plutĂŽt classique :

En musique : Beethoven pour la musique classique (Jean-Paul a toujours regrettĂ© ne pas avoir appris Ă  jouer du piano) et les tubes des annĂ©es 90 (Indochine, Status Quo, Queen, 
)

 En littĂ©rature : les romans du XIXᔉ siĂšcle et du dĂ©but du XXᔉplutĂŽt que les tendances Ă©phĂ©mĂšres et Best-sellers.

« Quand vos journĂ©es sont bien occupĂ©es, il faut aller Ă  l’essentiel. Autant se concentrer sur les auteurs qui ont passĂ© l’épreuve du temps. Â»

 En cinĂ©ma, « Intouchables » avec Omar Sy et François Cluzetl’a profondĂ©ment Ă©mu. Â« Pas d’bras, pas d’chocolat ». Mais Ă©galement « Samba Â» avec Omar Sy et Charlotte Gainsbourg sur le sort des sans-papiers.  

🏛 IntĂ©gration au Luxembourg

ArrivĂ© par un concours de circonstances (Ă  Paris les gens sont stressĂ©s, la ville est salle et la verdure manque – tout l’inverse du Luxembourg), Jean-Paul s’est intĂ©grĂ© grĂące Ă  des collĂšgues luxembourgeois qui l’ont introduit Ă  leurs habitudes et traditions, Ă  leur culture. Il faut croire que la coexistence (pacifique) entre communautĂ©s Ă©trangĂšres et communautĂ© luxembourgeoise, ou plutĂŽt l’absence de permĂ©abilitĂ© entre les deux communautĂ©s est plutĂŽt le fait des expatriĂ©s.   

Des amis dĂ©barquent Ă  l’improviste pour 2 jours ? 

« N’oublie pas ton sac de couchage et je t’offre le matelas Â» đŸ˜‚.

« Plus sĂ©rieusement, je leur propose de visiter Saint-Hubert en Belgique, puis Redu ville et capitale du Livre (toujours en Belgique), pour faire un petit dĂ©tour par les casemates de Luxembourg (c’est beaucoup plus classique), puis on termine par une randonnĂ©e au Mullerthal. Â»

 

⚠ Ce qui devrait Ă©voluer au Grand-DuchĂ© ou plutĂŽt ce qu’il faudrait amĂ©liorer

Pour lui, deux sujets méritent une attention urgente :

 Â« L’insĂ©curitĂ© croissante autour de la gare de Luxembourg-Ville (le quartier oĂč j’habite) en Ă©vitant de faire l’amalgame entre communautĂ©s aimant vivre au grand air (les cap-verdiens et les portugais) et les trop nombreux fauteurs de troubles, droguĂ©s en tĂȘte. 

Mais aussi la lourdeur administrative, notamment pour les entreprises Ă©trangĂšres souhaitant s’installer. Il dĂ©plore la difficultĂ© d’ouvrir un compte bancaire (sauf chez POST) et l’excĂšs de contraintes documentaires.

Il comprend la nĂ©cessitĂ© d’établir des rĂšgles, mais imposer pour chaque entrepreneur de passer sous les fourches caudines de l’autorisation d’établissement est un non-sens. La qualitĂ© du travail d’un artisan ne se mesure pas Ă  l’aune d’un diplĂŽme, et l’honorabilitĂ© d’un entrepreneur Ă  l’existence de dettes envers les seules administrations. Oui, vous pouvez perdre votre autorisation d’établissement pour un impayĂ© de 200 EUR de cotisations sociales, mais ne risquez rien au niveau administratif si vous avez escroquĂ© une personne privĂ©e pour plusieurs millions ! Â»    

🌍 Et aprĂšs ?

À 60 ans, Jean-Paul envisage (mais il n’est pas pressĂ©) de quitter le Luxembourg Ă  la retraite pour un pays offrant un meilleur rapport coĂ»t/qualitĂ© de vie : Tunisie, Italie, Espagne, la France (Bourgogne)
 il reste ouvert. Madame a Ă©galement son mot Ă  dire.

 Son critĂšre principal : un accĂšs rapide Ă  un aĂ©roport ou une autoroute, pour continuer Ă  voyager ou voir sa fille.

đŸ‡«đŸ‡· Et son regard sur la France?

Jean-Paul porte un regard lucide sur la vie politique française. Selon lui, une fois un prĂ©sident Ă©lu, il serait souhaitable de lui laisser le temps de mettre en Ɠuvre son programme avant de juger son action. 

« Les prĂ©sidents sont en gĂ©nĂ©ral Ă©lus avec 51 ou 52% des voix. 6 mois plus tard, seuls 20% des français reconnaissent l’avoir Ă©lu. Nous sommes rĂąleurs et inconstants. La dĂ©mocratie a parlĂ©, laissons faire la nouvelle Ă©quipe. Et s’ils font mal, la sanction sera immĂ©diate aux prochaines Ă©lections. Â»

Il identifie deux enjeux majeurs pour l’avenir : la sĂ©curitĂ© et l’équilibre du systĂšme des retraites.

Pour ce dernier, il Ă©voque l’idĂ©e d’adapter la durĂ©e ou le volume horaire de travail, afin de garantir la pĂ©rennitĂ© du systĂšme tout en tenant compte des rĂ©alitĂ©s Ă©conomiques et dĂ©mographiques.

« Je suis patron et gĂšre mes disponibilitĂ©s (donc mes congĂ©s) en fonction des impĂ©ratifs de mes clients. J’avoue ne jamais prendre plus de 2 semaines de vacances par an et avoir souvent de trĂšs longues journĂ©es. C’est un choix et chacun peu devenir a minima son propre patron s’il estime ĂȘtre brimĂ© ou dĂ©valorisĂ© dans son travail. Cela dit – avec un grand sourire – le seul risque physique que je prenne est de me coincer un doigt entre deux touches de mon clavier. Je pense donc pouvoir travailler bien au-delĂ  de 65 ans. Et de toutes façons, Ă  chaque fois que j’ai voulu rĂ©duire ma charge de travail, j’ai lancĂ© une nouvelle activitĂ©. 

Il comprend qu’un travail physique use les corps. Ceux-lĂ  ont donc le droit de s’arrĂȘter bien avant.

Pour le reste, il est criminel de laisser Ă  nos enfants un systĂšme de retraites dĂ©ficitaire. Si nous avons des droits, nous avons aussi des devoirs. Et vouloir garder ses acquis en demandant Ă  la collectivitĂ© de trouver d’autres solutions n’est tout simplement pas rĂ©aliste. Â»

💬 Sa philosophie

Une pĂ©ritonite en 1996, un AVC en 2007 et une thrombose veineuse en 2021 ont changĂ© sa vision de la vie :

« L’argent est un moyen, pas une fin. Les personnes passent avant le matĂ©riel. »

PĂšre fier d’une fille unique et brillante, avocate dans un grand cabinet de la place, il revendique son choix d’avoir privilĂ©giĂ© sa famille Ă  une probable carriĂšre d’associĂ© dans un grand cabinet et parle de sa fille comme Â« de sa plus belle rĂ©alisation ».

« Nous existons non pas par ce que nous possĂ©dons de matĂ©riel, mais par les sentiments que vous portent vos enfants et vos amis, par l’image et l’opinion vĂ©hiculĂ©es par vos contacts professionnels. Nous sommes en compĂ©tition non pas avec les autres, mais avec nous-mĂȘme. Je suis existentialiste, selon la dĂ©finition qu’en a donnĂ© Jean-Paul Sartre, c’est-Ă -dire que mes choix conditionnent ma vie. Le ‘pas de chance’ ou ‘c’est la faute des autres’ n’ont aucune place dans ma vie Â».  

Une prise de notes un peu dĂ©sordonnĂ©e mais sous un soleil radieux 🙂
Le selfie qui fait la marque de cette rubrique proposée par la Communauté des Français du Luxembourg

Retrouvez l’interview de prĂ©sentation de Jean-Paul FĂ©lix et de Business Alliance

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