Soirée Table Ronde Paperjam BIL : Ouverture des comptes bancaires professionnels au Luxembourg

**Ouverture des comptes bancaires professionnels au Luxembourg : retour sur la soirée Paperjam & BIL**

Le 12 septembre 2025, le Paperjam Club et la Banque Internationale à Luxembourg (BIL) ont organisé, dans la salle Jean Krier, une table ronde de haut niveau sur un sujet crucial : l’ouverture des comptes bancaires professionnels au Luxembourg.

Le Luxembourg, reconnu pour la solidité de sa place financière, se heurte pourtant à une difficulté majeure : la lenteur et la complexité de l’ouverture des comptes bancaires professionnels. C’est autour de ce sujet crucial que le Paperjam Club, en partenariat avec la Banque Internationale à Luxembourg (BIL), a réuni décideurs politiques, représentants d’institutions financières et acteurs économiques.

La table ronde a permis de confronter les points de vue et de débattre des solutions à mettre en œuvre pour réduire les délais, améliorer l’onboarding des entreprises et préserver l’attractivité du Grand-Duché de Luxembourg

Un panel de haut niveau

Le débat, animé par Thierry Labro de Paperjam, a réuni :

Gilles Roth, ministre des Finances, pour l’introduction et une conclusion dynamique, musclée et diplomate ….
Jeffrey Dentzer, CEO de la BIL,
Claude Marx, directeur général de la CSSF,
Laurent Mosar, député CSV,
Jerry Grbic, CEO de l’ABBL,
Angelika Bocian-Jaworska, fondatrice et CEO d’Aërd.

Une problématique au cœur de l’attractivité de la place financière

Le ministre des Finances, Gilles Roth, a ouvert la soirée en rappelant quelques chiffres essentiels :

115 établissements bancaires au Luxembourg,
25 000 employés,
mais une procédure d’onboarding encore trop complexe pour les entreprises.

Selon lui, il est temps de « simplifier les procédures d’ouverture de comptes professionnels sans pour autant les déréglementer ».

L’objectif est clair :

lever les blocages administratifs,
soutenir la croissance économique
et préserver la compétitivité de la place financière luxembourgeoise.

Il a été question d’un guide pratique pour l’ouverture des comptes professionnels.

Les représentants de l’ABBL (Association des Banques et Banquiers Luxembourg) et la CSSF (Commission de Surveillance du Secteur Financier ont chacun apporté une vision complémentaire sur les difficultés rencontrées par les entrepreneurs et les pistes pour améliorer la situation.

Les points saillants des interventions

🏦 Laurent Mosar, député CSV

Alerte sur les conséquences économiques : « Si nous ne trouvons pas de solutions, nous aurons un problème d’attractivité et de croissance ».

Exemple parlant : un compte professionnel ouvert en une semaine dans le sud de la France contre en moyenne (à la BIL) de 55 jours au Luxembourg.

Mention des nouveaux acteurs comme Revolut, déjà proche des 100 000 clients au Luxembourg.

📊 Claude Marx, directeur général de la CSSF

Appelle à utiliser davantage la technologie et l’IA pour automatiser les procédures de contrôle et réduire les délais.

Souligne l’importance de la proportionnalité réglementaire face à la multiplication des directives européennes.

💡 Jeffrey Dentzer, CEO de la BIL

Confirme une moyenne de 55 jours et la transparence sur l’ouverture de comptes pro mais précise que certaines ouvertures, comme celles de sociétés familiales, peuvent se faire en 48 heures si le dossier est complet.

La BIL travaille sur des solutions digitales pour accélérer les procédures.

🔑 Jerry Grbic, CEO de l’ABBL

Il nous parle du rôle des néobanques comme Revolut, qui ont obligé le secteur traditionnel à évoluer.

Appelle à innover « from scratch » pour répondre aux besoins des entrepreneurs et renforcer la concurrence au bénéfice du consommateur.

🚀 Angelika Bocian-Jaworska, fondatrice de Aërd (start-up)

Témoigne des difficultés concrètes rencontrées par les start-up et PME, souvent freinées dans leur développement par des procédures bancaires trop longues.

Des solutions en débat : digitalisation, IA et coopération

Les intervenants s’accordent sur plusieurs leviers :

Digitalisation des processus
Recours accru à l’intelligence artificielle (KYC, onboarding, gestion documentaire).
Standardisation des procédures pour distinguer les dossiers simples des plus complexes.
Dialogue renforcé entre régulateurs, banques et entrepreneurs.
Mutualisation des efforts via des plateformes communes (ex. I-Hub).

Conclusion : un enjeu stratégique pour la place luxembourgeoise

🏛️ Gilles Roth, ministre des Finances

« La durée moyenne de 55 jours pour ouvrir un compte professionnel est inacceptable pour une place qui se veut internationale »

Nécessité d’une approche proportionnée, avec une simplification des procédures sans perte de contrôle réglementaire.

Possibilité de s’inspirer de mécanismes étrangers (comme en France avec la Banque de France en cas de refus). Le ministre insiste sur le fait que si des solutions ne sont pas trouvées et qu’il n’y a pas d’évolution sur l’ouverture des comptes pour les clients professionnels , il n’hésitera pas à réfléchir à faire comme en France et à imposer l’ouverture de comptes à minima par des organismes bancaires Luxembourgeois.

Importance d’intégrer davantage l’intelligence artificielle et la digitalisation dans les processus bancaires.

La soirée a mis en évidence une problématique qui touche à la réputation et à l’avenir de la place financière luxembourgeoise.

Pour Gilles Roth, la situation doit évoluer rapidement afin d’éviter que l’image du Luxembourg ne soit ternie par des délais jugés excessifs. La simplification, l’innovation technologique et la coopération entre acteurs sont les clés pour relancer la dynamique.

Enfin, les participants et les quelques membres de la Communauté des Français du Luxembourg ont salué l’organisation de la soirée par la BIL, en partenariat avec Oberweis Luxembourg, qui a offert un cadre convivial aux échanges et un catering de très grande qualité.

Merci la BIL, Merci Maison Moderne, Merci PaperJam

📌 Lien vers l’événement Paperjam