
C. Biraud : Bonjour Jean-Paul, peux-tu te présenter en quelques mots ?
J-P Félix : J’ai atterri au Luxembourg en 1992 après mon service national pour débuter une carrière d’auditeur chez PwC (à l’époque Coopers & Lybrand), où j’ai préparé le révisorat. Puis j’ai été chassé par PriceWaterhouse pour participer à la création du département de Conseil de la firme. La fusion des deux cabinets m’a emporté chez Deloitte fin 1997, cabinet que j’ai quitté fin 2000 pour monter ma première société. 9 années chez les Big4 m’ont amené à travailler dans 17 pays au total.
J’ai divorcé en 2007 et ai eu la garde de ma fille. Donc scotché au Luxembourg à partir de là et la crise des subprimes de 2008 ayant asséché le marché de la consultance, je me suis inscrit à l’Ordre des Experts Comptables et ai créé COGITO SERVICES.
Je ne suis pas pour autant un plumitif et l’esprit d’entreprise m’anime toujours, même à 60 ans.

C. Biraud : Ton parcours n’est pas courant…!
J-P Félix : Je n’ai jamais été carriériste. Une péritonite en 1996, un AVC en 2007 et une thrombose veineuse à un œil en 2021 m’ont fait voir la vie différemment. Gagner de l’argent est un moyen de vivre, mais certainement pas un but. Il ne faut pas toujours voir les choses sous le prisme du gain. Le sourire de l’autre est aussi une récompense. Cela dit, il y a toujours des profiteurs, mais j’arrive à les détecter maintenant.
C. Biraud : donc qu’est-ce qui t’anime et te motive ?
J-P Félix : Beaucoup trop de choses en fait. J’ai fait de l’humanitaire dans ma jeunesse, du volley et des échecs en compétition, et je suis un collectionneur invétéré (numismatique de la ville de Metz, bibliophilie, marcophilie, presses-papiers en cristal, etc.), ce qui inquiète ma fille pour l’inévitable succession 😂
J’ai toujours été celui qu’on venait voir pour résoudre les problèmes techniques, administratifs ou juridiques. Plus c’est complexe et plus j’adore.
Pour synthétiser, je suis un professeur tournesol souvent dans sa tour d’ivoire… mais aussi un pur team player (dixit le volley).
C. Biraud :Tu as lancé un nouveau club d’affaires au Luxembourg l’an dernier. Explique-nous stp ta démarche.
J-P Félix : Je recevais des prospects qui concevaient le Luxembourg comme une république bananière, vision très années 80’, mais vision totalement erronée. Prendre résidence au Luxembourg, c’était pour eux prendre une boite aux lettres au Luxembourg et continuer à vivre au grand jour comme si de rien n’était.
Je leur expliquais que s’ils déménageaient en Australie, ils fermeraient leurs comptes bancaires, résilieraient leurs lignes téléphoniques, loueraient ou vendraient leur résidence principale, etc. Déménager au Luxembourg c’est pareil. Mais il faut les clés pour s’y installer et surtout être bien accompagné pour éviter les galères.
Partant du principe que je n’ai pas toutes les compétences, j’ai lancé en septembre 2024 le club d’affaires BUSINESS ALLIANCE (une asbl) où tout entrepreneur étranger désirant s’installer au Luxembourg trouvera tous les professionnels qui l’aideront à s’installer en 6 semaines – là où il faut habituellement de 6 à 18 mois. Un banquier, un courtier en assurances, un chasseur de têtes, un expert-comptable (moi), un avocat pensions, un avocat droit commercial, un architecte, un agent immobilier, un relocation agent, etc. L’apport d’affaires est strictement gratuit et la convivialité obligatoire. Le professionnalisme aussi.
Et comme le Luxembourg n’est pas la solution universelle, ce modèle de club d’affaires sera dupliqué cet automne en Belgique, en Suisse, puis en France en 2026.
Au Luxembourg nous en sommes déjà au 14ème événement : des conférences-déjeuners, des visites d’entreprises, des conférences en ligne sur LinkedIn. Je pense qu’à l’automne nous auront atteint la vingtaine de membres et le recrutement s’arrêtera là. Il faut garder une dimension humaine à BUSINESS ALLIANCE.

C. Biraud : parles beaucoup de professionnels et d’entrepreneurs. Mais qu’en est-il des particuliers ?
J-P Félix : Je suis un peu Mère Térésa 😂 sur les bords. J’anime bénévolement un groupe Facebook regroupant près de 1200 personnes, essentiellement des frontaliers français – mais aussi des résidents – pour les guider dans les méandres de la fiscalité luxembourgeoise, les allocations familiales, etc. bref de toutes les galères administratives qu’un français peut rencontrer au Luxembourg. Très souvent, on me demande de faire des déclarations fiscales que je soustraite le plus souvent à une indépendante – toujours sans rétro commission.
C. Biraud : Tu t’arrêteras un jour ?
J-P Félix : A chaque fois que j’ai diminué mon activité professionnelle, j’ai relancé un autre business. Même si je songe à céder mon cabinet, j’ai besoin de me secouer les méninges et d’aider les autres. Chasser le naturel…
[…] Retrouvez l’interview de présentation de Jean-Paul Félix et de Business Alliance […]
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radié de l’ordre des experts depuis 2 ans, des casseroles au cul…un usurpateur et un menteur !
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